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Les tours de La Rochelle vues depuis le port

Les tours de La Rochelle, trois sœurs dans l’Histoire

Construites entre le XIVe et le XVe siècle, classées monuments historiques en 1879, les trois tours du front de mer de La Rochelle sont parmi les emblèmes les plus identifiables de la ville portuaire. Si les trois vestiges médiévaux sont aujourd’hui des atouts esthétiques et culturels du littoral urbanisé, ils ont été, pendant plusieurs siècles, des outils essentiels à la protection du port de La Rochelle. 

La première des trois tours, la plus ancienne, se nomme la tour de la Lanterne. Au fil de l’Histoire et des événements, on l’a surnommée la tour du Garrot, la tour des Prêtres ou encore la tour des Quatre Sergents. À l’origine, elle jouait le rôle de gardienne du port. Une chaîne était levée à l’arrivée des nefs (terme qui désigne les anciens bateaux) pour les désarmer avant de donner l’autorisation d’entrer dans le port. L’expression « garrotter » les canons, pour empêcher leur usage, lui a conféré son premier nom de baptême. Du XVIe au XIXe siècle, la tour perd sa fonction de tour de chaîne et remplit celle de prison, où l’on a notamment enfermé des prêtres au XVIe siècle, lui conférant ainsi son second nom de baptême ; où l’on a ensuite enfermé des sergents-conspirateurs au XIXe siècle, lui conférant son troisième nom de baptême. La tour, où l’on n’enferme plus personne aujourd’hui, à moins de s’être perdu dans la salle Jehan Mérichon après l’heure de fermeture, porte toujours le nom lumineux de tour de la Lanterne. 

La mission de contrôle des entrées, attribuée au départ à la tour de la Lanterne,  revient aux tours de la Chaîne et Saint-Nicolas, dès le XVe siècle. Depuis la première tour, l’on manipulait la chaîne éponyme qui était accrochée à la seconde tour. Et l’on orchestrait, ainsi, le passage des bateaux dans le port. Les deux tours majestueuses connurent aussi de sombres heures durant lesquelles elles servirent de dépôt d’armement ou de prison, selon les nécessités du moment. 

Au tout début du vingtième siècle, leur restauration intérieure est entreprise par l’architecte Albert Ballu, puis, en 1905, le ministère de la guerre abandonne les tours au ministère des Beaux-Arts. Une cinquantaine d’années plus tard, des travaux sont entrepris pour consolider l’extérieur des constructions. Aujourd’hui, les trois tours de La Rochelle sont gérées par le Centre des monuments nationaux, elles sont toutes les trois ouvertes au public. La tour de la Lanterne abrite, entre autres raretés, une collection de graffitis gravés dans la roche par les prisonniers, le chemin de ronde de la tour Saint-Nicolas offre un panorama sublime sur le vieux port et les expositions de la tour de la Chaîne vous feront voyager à travers les arts.